La présidente du Conseil régional d'Ile-de-France Valérie Pécresse (LR) a appelé aujourd'hui la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo à "saisir la main" qu'elle lui tend pour travailler ensemble sur "un scénario de piétonnisation douce" des voies sur berges de la capitale.
Au lendemain de l'annulation par le tribunal administratif de Paris de la mesure phare de la maire socialiste pour lutter contre la pollution de l'air, Mme Pécresse a jugé sur RTL que "c'est clairement la brutalité de (la) méthode" de Mme Hidalgo qui a été ainsi sanctionnée. La mairie de Paris a fait preuve d'un "refus obstiné sur ce sujet de travailler en équipe" avec les mairies avoisinantes et la région, en particulier sur les sujets des transports en commun et des parkings relais, a déploré Mme Pécresse.
"Aujourd'hui, la mairie a l'occasion de se rattraper, a l'occasion de saisir la main que je lui tends depuis un an et demi pour qu'on travaille ensemble sur un scénario d'apaisement de la circulation progressif, un scénario de piétonnisation douce, qui prendrait en compte des mesures compensatoires pour les banlieusards", a-t-elle estimé. "Il faut des parkings relais, il faut réfléchir à une offre supplémentaire de transports en commun", ainsi que sur "la question des véhicules propres", par exemple en réservant un temps les voies sur berges aux véhicules électriques et hybrides, a prôné Valérie Pécresse.
La mairie de Paris a jusqu'à présent péché par "manque d'anticipation": il y a eu une "mauvaise information du public" et "les conséquences (de la piétonnisation) ont en réalité dépassé de très loin Paris avec des embouteillages jusqu'à l'A86". "On n'a pas baissé la pollution, on l'a déplacée le long du périphérique et le long des grands axes", et les transports en commun ont été "hypersaturés", a critiqué la présidente de région.
Anne Hidalgo a annoncé que la Ville allait faire appel de la décision du tribunal administratif de Paris qui a annulé mercredi la piétonnisation des voies sur berges dans le centre de la capitale. L'exécutif parisien va également présenter devant la cour administrative d'appel une requête pour un sursis à exécution du jugement, qui n'est pas suspensive.