Une centaine de surveillants se sont rassemblés lundi devant la Direction de l'Administration pénitentiaire (DAP) pour réclamer de meilleures conditions de travail et une revalorisation du statut, à l'appel des syndicats FO et CGT, ont constaté des journalistes de l'AFP. Rassemblés sous la neige autour d'un brasero et au son de Georges Brassens, les manifestants sont venus dire qu'ils restaient "mobilisés" pour obtenir un "meilleur statut", quelques jours après la fin du plus important mouvement de blocage des prisons en 25 ans, lancé après des agressions de surveillants.
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Les syndicats FO et CGT-Pénitentiaire ont rejeté l'accord conclu le 26 janvier entre la chancellerie et le principal syndicat l'Ufap-Unsa. L'accord prévoit notamment des mesures pour améliorer la gestion des détenus radicalisés, renforcer la sécurité des agents, la création de 1.100 emplois supplémentaires et une enveloppe de plus de 30 millions d'euros pour des indemnités. "Ce n'est pas assez. Nous voulons une reconnaissance du métier avec l'alignement sur ce qu'ont obtenu les policiers - le passage de la catégorie C à B de la fonction publique", a déclaré à l'AFP Christopher Dorangeville, secrétaire général de la CGT-Pénitentiaire.
"On est là pour dire qu'on ne baisse pas les bras", a renchéri Emmanuel Baudin, le secrétaire général de FO-Pénitentiaire, déplorant que l'administration pénitentiaire soit "entrée dans une phase de sanctions". "S'ils appliquent les retenues sur salaire en mars, comme ils ont prévu de le faire, cela va rallumer la mèche en avril", a-t-il prévenu. La DAP a indiqué lundi que sur décision ministérielle, une amnistie serait accordée à tous les grévistes concernant les sanctions disciplinaires -- à l'exception de quelques cas particuliers -- pour les premiers jours de la mobilisation jusqu'au 26 janvier. En revanche, les retenues sur salaire s'appliqueront à tous les personnels absents de leur poste pendant le mouvement.
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Pour David Cucchietti, représentant CGT venu de Marseille, "les primes, les embauches, c'est bien mais ce n'est pas suffisant". Aux Baumettes, dit-il, on est à moins 86 surveillants par rapport à l'effectif prévu. Quand il y a des violences, on ne peut pas intervenir, on n'est pas assez nombreux". A Bordeaux, une quinzaine d'agents s'étaient retrouvés lundi matin devant la direction interrégionale, où ils ont symboliquement brûlé le cercueil du surveillant inconnu "car tôt ou tard, il y aura un mort, par manque d'organisation et de moyens", a estimé Thierry Dumonteil (FO).