Pour prévenir la propagation de la peste porcine africaine (PPA) et en atténuer les risques, le Canada a organisé à Ottawa un forum international sur cette maladie. La PPA est une affection virale grave qui peut entrainer la mort des animaux et pour laquelle il n’existe aucun traitement.
Plus de 150 représentants de 15 pays ont participé du 30 avril au 1er mai à cette rencontre. Décideurs, représentants internationaux, producteurs porcins, chercheurs ont notamment discuté de la menace que pose la peste porcine africaine (PPA) pour les Amériques.
Coordonné par le vétérinaire en chef du Canada, le Dr Jaspinder Komal et son homologue américain Dr Jack Shere, le forum de deux jours était l’occasion à la fois de tirer des leçons des expériences des récentes éclosions de la peste porcine africaine en Europe et en Asie et de mettre en place des mécanismes de prévention et d’intervention contre la PPA.
La nécessaire collaboration
Jaspinder Komal d’entrée de jeu a dit de cette rencontre qu’elle était « une occasion d’apprendre des expériences des autres afin de mieux prévenir l’introduction de la PPA dans les Amériques et pour garder un état de préparation à un niveau optimal pour contrôler et éliminer la maladie en cas d’introduction dans la région. Les discussions informées en ce qui a trait à la biosécurité, aux impacts sur les échanges commerciaux et aux communications renforceront les actions du Canada et l’efficacité de nos collaborations. »
Ottawa ne peut en effet rester indifférent face à une maladie potentiellement dommageable à une industrie de qui injecte environ 24 milliards de dollars par année à son économie.
31 millions de dollars pour des chiens détecteurs
Le Canada a d’ores et déjà pris quelques mesures concrètes pour protéger son industrie porcine. Il a notamment débloqué de nouveaux fonds, pouvant aller jusqu’à 31 millions de dollars afin d’augmenter le nombre de chiens détecteurs dans les aéroports canadiens. Leur travail : prévenir l’importation de produits de viande illégaux au pays.
Le Canada a aussi adopté des mesures visant à empêcher l’entrée dans son territoire d’ingrédients d’aliments du bétail à base de plantes provenant de pays touchés par la PPA.
Ottawa encourage également la participation de partenaires internationaux dans les approches de zonage, afin de minimiser les risques de perturbations commerciales au cas la PPA était détectée au Canada.
Une maladie incurable
Seuls les membres de la famille des porcs (dont les sangliers), quel que soit leur âge, peuvent être infectés par la peste porcine africaine. Très contagieuse, la maladie se transmet par contact direct ou indirect.
Le virus qui peut survivre longtemps dans l’environnement et dans divers produits est mortel dans la plupart des cas. Il n’existe aucun traitement ou vaccin contre la PPA.
Même si les humains n’en sont pas touchés, ils peuvent propager le virus par le biais de vêtements ou d’objets contaminés. Il n’est cependant pas considéré comme un risque pour la salubrité alimentaire.
Vidéo de l’Organisation mondiale de la santé animale qui résume la PPA.
Industrie clé pour le Canada
Selon les autorités canadiennes, l’industrie porcine génère plus de 100 000 emplois directs et indirects au pays. Les principaux bénéficiaires en sont le Manitoba, le Québec et l’Ontario.En 2017, le Canada a exporté 1,2 million de tonnes de porc dans plus de 100 pays pour une valeur totale de 4 milliards de dollars.
Une éclosion de PPA au Canada aurait un impact économique négatif tant sur l’industrie que sur le pays. C’est pour cette raison qu’elle est une maladie à déclaration obligatoire. Autrement dit, tous les cas doivent être déclarés à l’Agence canadienne d’inspection des aliments.
(Source: Agence canadienne d’inspection des aliments)
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