« J’avais besoin de tirer le rideau quand la sélection est tombée ». Non retenu pour l’épreuve de paratriathlon des Jeux de Paris 2024, le Clermontois Antoine Besse a eu besoin de tout couper, notamment le sport, pour digérer la nouvelle. Une pause complète et XXL. Bien plus qu’une simple parenthèse estivale.
« J’ai tout rangé dans une pièce et je ne l’ai pas ouverte durant six semaines, répond-il. Je me suis bien dépensé et réfugié dans le travail manuel. J’ai voulu donner du sens à cette période. J’ai travaillé sur le studio Emoi Yoga à Mozac. J’ai également été voir mes proches, ce que je ne peux jamais faire avec les entraînements et les compétitions ».
Los Angeles 2028, la porte reste ouverte« Je ne dis pas que je vais totalement arrêter le circuit ITU de paratriathlon, résume Antoine Besse. Je ne dis pas que je ne vais pas retenter le coup pour Los Angeles. La porte reste ouverte, mais je n’y pense pas aujourd’hui. Mon handicap à la nage avec un seul bras sera toujours aussi pénalisant sur le format du paratriathlon (750 m de natation, 20 km en cyclisme, 5 km en course à pied). Avec le half Ironman, on multiplie la natation par 2,6, la partie cyclisme par 4,5 et celle de course à pied par 4,2. Et là, mon point faible, qui est la natation, peut être largement compensé par le vélo, qui est mon point fort ».
Une période importante et même obligatoire pour se ressourcer, se régénérer, panser cette plaie et se projeter surtout. Son bilan de compétences l’amène ainsi à s’interroger sur la suite à donner. Il a tenté de gravir son sommet en se qualifiant pour les Jeux paralympiques de Paris. En vain, oui. À la mi-août, il jette un œil à son vélo et il reprend la course à pied. À 36 ans, on ne renonce pas à tout.
Apprivoiser un mythe« J’ai pris des grands coups d’humilité, poursuit-il, de compersion. Je veux toujours faire du sport, enchaîner, partager mon parcours, mes émotions, mon histoire comme je le fais lors des conférences. Et quand je mets ces éléments bout à bout, on ne peut pas tout ranger dans un tiroir. Ce qui vibre aux yeux des gens, c’est le longue distance. J’ai envie de m’y confronter ».
Et quand on parle de longue distance, un mot vient rapidement à l’esprit des spécialistes comme des néophytes : Ironman. Un autre monde pour lequel il faudra respecter des étapes. En termes de préparation et de pratique aussi. Avant de se frotter au mythe de « l’homme de fer » et ses 226 km avec 3,8 km en natation, 180,2 km en vélo et 42,195 km en course à pied, il y a certaines choses à respecter.
« J’y vais de manière mesurée, reconnaît le Clermontois. J’ai déjà un volume d’entraînement qui est pas mal et je vais devoir augmenter certaines séances, mais ce sera 25 heures de préparation par semaine. Il faut commencer par un Half Ironman, soit 1,9 km de natation, 90 km en cyclisme et un semi-marathon en course à pied. Je dois être prêt en avril ou mai prochain, avant l’été en tout cas ».
Antoine Besse devra notamment aller chercher un podium dans sa catégorie d’âge lors d’une course valide pour obtenir son sésame et ainsi gagner son dossard pour les championnats du monde Ironman. Une nouvelle aventure commence.
