Le parking Winston-Churchill va être rénové, dans les mois qui viennent, et vu son état, ce ne sera pas du luxe. Car il a beau être idéalement situé, à deux pas du cœur de ville, entre son bitume défoncé et son kiosque à journaux à l’abandon depuis cinq ans, non seulement il détonne dans le paysage, mais il se transforme, en prime, en véritable îlot de chaleur en été.
Après avoir envisagé, jusqu’en 2016, d’y créer un parking souterrain et une résidence autonomie finalement déplacée sur le site de l’ex-caserne Brune, la Ville de Brive a pris l’option de repenser cet espace pour l’intégrer à un projet plus vaste de « renaturation » de tout le secteur Thiers. Explications.
1. En quoi vont consister les travaux??À l’image des projets réalisés dans les cours des écoles Michel-Peyramaure et Thérèse-Simonet, les sols (allées, voies de circulation et stationnement) vont être quasi intégralement désimperméabilisés.
Après travaux, seuls 150 des 4.000 mètres carrés de la place seront encore constitués de surfaces imperméables, soit une baisse de « 95 % », a indiqué Florent Vigouroux, le directeur général adjoint des services, hier, lors de la présentation du projet aux élus.
En parallèle, une quarantaine de nouveaux arbres sera plantée. « Il y en aura, au total, cinquante, contre cinq aujourd’hui et nous allons aussi conserver les trois platanes existants qui sont en bon état sanitaire », a détaillé Florent Vigouroux.
Ces nouveaux arbres seront de plusieurs essences différentes, toutes choisies pour amener de l’ombre. Des massifs seront également créés sur une surface totale de 890 mètres carrés pour obtenir, à cet endroit, « un espace planté, vert, qualitatif », a souligné Jacques Veyssière, l’adjoint en charge de l’urbanisme.Le parking actuel est en très mauvais état.
2. Quid du stationnement ?Pas de changement à ce niveau-là. Une fois terminée, la nouvelle place disposera toujours de ses cent places actuelles. Deux stationnements pour les personnes à mobilité réduite (PMR) seront également aménagés, comme le veut la législation, juste à côté de la pharmacie qui fait l’angle avec l’avenue Alsace-Lorraine.
En revanche, l’accès au parking va être modifié. Dans sa nouvelle configuration, il n’aura plus qu’une entrée, côté Alsace-Lorraine, et une sortie, côté avenue Poincaré. Cette option a été retenue après une phase de test réalisée, au cours du dernier mois, en condamnant l’entrée du parking donnant sur l’avenue Alsace-Lorraine.
3. Quel calendrier pour les travaux ?Les choses vont aller assez vite. Les travaux démarreront en janvier par la destruction du kiosque et s’étaleront jusqu’en juin. Le parking en lui-même devrait être fermé fin janvier, début février. « Nous avons fait le choix de laisser passer les fêtes de Noël et le début des soldes pour limiter l’impact pour les commerçants », a précisé Florent Vigouroux.
4. Et après ?Les travaux du parking Churchill ne sont que la première étape d’un plan plus vaste pour tout le secteur autour de la place Thiers. Dans la foulée, la municipalité va en effet s’attaquer au square Boudy « dès le mois de juin », puis « sur 2025-2026 », dixit le maire Frédéric Soulier, aux squares de la Légion-d’Honneur, Scaramoni et Auboiroux, ainsi qu’à la place Thiers.
Sur cet espace de 3,5 hectares, « un hectare va être totalement naturalisé et désimperméabilisé », a détaillé Florent Vigouroux. Pour le seul square Boudy, à l’arrière du parking Churchill, la surface minérale va par exemple être réduite de 2.100 à 500 mètres carrés.
Par ailleurs, soixante et un nouveaux arbres seront plantés en complément des soixante-neuf existants. « Ces 3,5 hectares, c’est à peu près 10 % du volume général du centre-ville. Avec ce projet, c’est tout un quartier qui va changer en première ceinture de boulevards », a pointé le maire, tout en rassurant les habitués du square de la Légion-d’Honneur sur le fait qu’ils pourront bien « toujours y jouer à la pétanque ».
5. Quel coût pour ce projet ?La « renaturation » de Winston-Churchill a été chiffrée à 1,04 million d’euros HT. Pour cette réalisation, la Ville va pouvoir compter sur 80 % de subventions, dont plus de 500.000 euros de l’État et 300.000 euros de l’Agence de l’eau. En revanche, aucun montant n’a été évoqué pour les phases suivantes du projet.
Les travaux de la place de la Halle retardés. Début 2023, Frédéric Soulier avait annoncé vouloir végétaliser la place de la Halle pour y faire « quelque chose de très symbolique dans la mutation du minéral vers le végétal » en cœur de ville. Près de deux ans plus tard, si la Ville n’a pas renoncé à cette transformation, le projet reste pour l’heure en stand-by. Ce retard découle du fait que les travaux d’étanchéité du parking souterrain situé sous la place n’ont pas encore été votés par la copropriété qui possède les lieux. En attendant, afin d’affiner le projet, la collectivité a tout de même sollicité une entreprise pour la réalisation d’un diagnostic de capacité portante de la dalle du parking.
Michaël Nicolas