Jean-Luc Mélenchon, qui promet de « rassembler toutes les colères », réussit surtout à rétrécir son propre camp. Les affiches censées lancer la campagne européenne de LFI sont le symptôme d’une communication enfermée dans ses amertumes et qui voudrait laisser croire qu’il suffit de produire un message pour avoir une idée. Pour mobiliser leur électorat, les Insoumis citent nommément leurs adversaires dont il est supposé qu’eux iront voter. Voici plongés dans une même marmite « les riches, les racistes, les golfeurs », des journalistes, des patrons, une présidente PS de Région… Qu’importe que tout soit ici mélangé et que rien ne soit dit de l’Europe et de soi-même. L’effet, rien que l’effet. C’est un terrible aveu de faiblesse que de devoir allumer un incendie pour espérer attraper un peu de lumière. Et comment convaincre de l’utilité d’un scrutin en brisant déjà l’ambition de l’expliquer et en le réduisant à cette stratégie kamikaze où l’on canarde à droite, à gauche, au risque de diluer son propre discours ? Le problème est que l’épisode ne fait pas que fragiliser LFI et la gauche : ces flammes brûlent large.
l’éditorial
Stéphane Vergeade
