Clarisse a franchi la ligne d’arrivée de The Transat CIC après 20 jours en course, une avarie puis une escale technique. Elle se rapproche de sa qualification pour le Vendée Globe.
“C’est trop cool de passer cette ligne d’arrivée ! C’était trois semaines plus tard. J’avoue que ce n’était pas trop ce pour quoi j’avais signé, mais on ne signe jamais pour grand-chose de précis en course large. C’était un peu la première fois que je subis une avarie lourde sur une course, donc il faut toujours une première à tout. Ça vient se rajouter dans mes compétences de marin, mais c’est un super soulagement parce qu’on avait vraiment besoin de terminer cette course et toute l’équipe a bossé pour que ça soit possible. C’était quand même un peu chaud, cette histoire d’avarie. C’était beaucoup de boulot et du stress mais surtout un beau défi. C’est un soulagement d’être arrivé jusqu’ici sans trop d’encombre et dans les temps. Avec juste, j’espère, ce qu’il faut en temps pour me reposer un peu avant le retour !”
Qu’est ce que cela représente pour toi et pour ta qualification pour le Vendée Globe ?
“Déjà, c’est une transat de plus dans la poche ! C’est la première fois que j’arrive aux États-Unis en bateau, en solitaire. Donc, j’essaie de ne pas oublier le côté voyage. C’est sûr que ça a été un peu perturbé par cette escale aux Açores, mais il y a le côté quand même aventure. Et puis oui, la raison, pour laquelle on s’est arraché jusqu’au bout et on a mis autant d’énergie dans le fait de finir cette course, c’est essentiellement dans cet objectif de qualification pour le Vendée Globe. Parce qu’il fallait que je la termine et il faut que je prenne le départ de la suivante. C’est un peu sans fin comme sujet, mais la victoire, c’est d’avoir fait un pas de plus vers la qualification pour le Vendée.”
Peux-tu revenir sur cette course ? 20 jours en mer !
“Oui, 20 jours en course ! Alors avec une pause de cinq jours quand même, quatre jours et demi aux Azores. J’ai eu quatre journées aux Azores pour me reposer. Heureusement d’ailleurs, parce que là, je suis quand même bien fatiguée. Ça paraît loin, du coup, le début de course, mais j’étais plutôt contente de mon état d’esprit. J’y allais, j’étais contente d’être en mer, j’y allais sans pression avec cette idée de terminer de la course et en naviguant bien, mais sans prendre trop de risques avec le bateau. J’avais un bon état d’esprit, même après l’avarie qui m’a fait aller jusqu’aux Açores. Je me posais pas beaucoup de questions et j’avançais. Je pense que c’est le “mood” qu’il faut pour être bien en mer. Après, ça a été un peu plus dur au redépart des Açores de se rendre compte que j’étais toute seule et que ça allait être long. Sans concurrent à côté, forcément, c’est un peu particulier. Il y avait le côté un peu où je me comparais à ceux qui étaient déjà à terre en train de se reposer pour les échéances d’après.”
“La météo n’a pas toujours été facile. J’ai eu aussi une petite avarie il y a deux jours qui m’empêchait après d’envoyer une voie de l’avant. Donc, entre les zones de molle qui n’en finissaient plus et cette petite avarie, ça a pris un peu plus de temps que prévu encore et là, je suis dans le couloir pour rejoindre Newport et je sens que je ne suis pas arrivée encore au ponton parce que le vent, une fois de plus, fait un peu des siennes pleine face et plus beau que prévu. Donc 100 miles nautiques, ça peut être très long. En gros, ça a été difficile de prendre son mal en patience. Mais en tout cas, c’était une belle aventure ! J’étais quand même contente de découvrir les Açores. J’ai l’impression d’avoir fait trois courses en une. Il y a eu le début, il y a eu ensuite réussir à aller aux Açores, ensuite repartir et c’est vrai que ça a été long. Tout ça a été très long ! Mais j’en vois la fin !”
Une fois à terre, quel est le programme ?
“La super surprise, c’est que j’ai mon équipe qui est là. Ma petite famille aussi, mais pas Tanguy, parce qu’il est reparti en mer dans l’autre sens, mais j’ai en tout cas ma petite fille qui est là avec ma maman et ma belle-sœur. Je vais faire un petit débrief avec l’équipe, manger un bon gros plat comme les Américains savent le faire ! Je vais aussi prendre une douche et puis vraiment essayer de déconnecter le plus que je peux dans la petite semaine que je vais avoir avant le retour. Ça va être juste une petite semaine que je vais avoir pour penser à autre chose. Je crois que j’ai aussi des petites obligations partenaires. Bref, ce n’est pas idéal comme préparation pour une deuxième transat, mais là, je vais avoir quelques jours pour profiter, pour me reposer. Je suis vraiment trop contente d’arriver !”