Plusieurs réunions internationales sur la Syrie doivent se tenir entre ce vendredi 13 décembre et le samedi 14, à commencer par une rencontre virtuelle entre les dirigeants des pays du G7. Un sommet sera aussi organisé samedi en Jordanie, réunissant ministres et haut-diplomates américains, européens, arabes et turcs. Depuis la chute du régime de Bachar el-Assad et la prise du pouvoir par le groupe islamiste rebelle HTC, plus d’un million de personnes ont été déplacées dans le pays, selon l'ONU. Le groupe islamiste promet l’instauration d’un "Etat de droit". Israël, qui occupe de son côté une zone tampon dans le Golan, a appelé ses troupes à se préparer pour y rester tout l'hiver.
Les infos à retenir
⇒ Israël se prépare à occuper le Golan tout l'hiver
⇒ Un million de déplacés en Syrie depuis fin novembre
⇒ Plusieurs réunions internationales sur la crise syrienne prévues vendredi et samedi
Le roi de Bahreïn, qui préside la session actuelle du sommet arabe, s'est dit prêt vendredi 13 décembre à coopérer avec les nouvelles autorités en Syrie dans une lettre adressée à Abou Mouhammed al-Joulani, publiée vendredi par l'agence de presse officielle.
Dans cette lettre adressée à Ahmed al-Chareh, le vrai nom du chef de la nouvelle coalition au pouvoir à Damas, le roi Hamad ben Issa Al Khalifa a affirmé que son pays était prêt "à poursuivre les consultations et la coordination avec la Syrie", selon l'agence BNA.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ordonné à l'armée de "se préparer à rester" tout l'hiver dans la zone tampon entre Israël et la Syrie sur le sommet du plateau du Golan, dont Israël a conquis une partie lors de la guerre israélo-arabe de 1967.
"En raison de ce qui se passe en Syrie, il est d'une importance sécuritaire capitale de maintenir notre présence au sommet du mont Hermon, et il faut tout faire pour garantir la préparation de l'armée sur place, afin de permettre aux combattants de séjourner dans cet endroit malgré les conditions climatiques difficiles" durant l'hiver, a déclaré le ministre dans un communiqué.
L’agence humanitaire des Nations unies a déclaré jeudi que plus d’un million de personnes, principalement des femmes et des enfants, avaient été déplacées en Syrie depuis que les rebelles ont lancé une offensive le 27 novembre, qui a chassé dimanche le président Bachar al-Assad.
"En date du 12 décembre, 1,1 million de personnes ont été nouvellement déplacées à travers le pays depuis le début de l’escalade des hostilités le 27 novembre. La majorité d’entre elles sont des femmes et des enfants", a déclaré le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), dans un communiqué.
La Jordanie accueillera samedi un sommet consacré à la crise syrienne réunissant des ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays occidentaux et arabes, a annoncé jeudi 12 décembre le ministère jordanien des Affaires étrangères.
Cette rencontre, axée sur "l’évolution de la situation en Syrie", rassemblera des représentants de Jordanie, Arabie saoudite, Irak, Liban, Egypte, Emirats arabes unis, Bahreïn et Qatar, ainsi que leurs homologues turcs et américains, le chef de la diplomatie de l’Union européenne et l’envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, a précisé le ministère dans un communiqué.
Vendredi déjà, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a rencontré son homologue turc Hakan Fidan à Ankara, pour s'assurer que la Turquie ne relâchera pas ses efforts dans la lutte contre l'État islamique, après la chute de Bachar al-Assad en Syrie.
Après la chute de Bachar al-Assad en Syrie, le commissaire européen à l’immigration Magnus Brunner a appelé jeudi 12 décembre à faciliter les retours volontaires des Syriens dans leur pays et jugé qu’il n’était "pas possible" de renvoyer les Syriens contre leur gré à ce stade.
A peine le président chassé du pouvoir, plusieurs pays de l’Union européenne ont annoncé lundi suspendre temporairement les demandes d’asile des Syriens. Et le gouvernement autrichien est allé plus loin en annonçant préparer un "programme d’expulsion" car "la situation politique a fondamentalement changé" dans le pays.
Magnus Brunner, de nationalité autrichienne, a appelé à "s’engager pour des retours volontaires" de Syriens", avec des incitations financières. Il a mentionné les manifestations de joie de la diaspora syrienne en Europe à la suite du renversement du dictateur Bachar al-Assad. Il s’est en revanche opposé aux expulsions de Syriens à ce stade. "Pour l’instant, je dirais que le retour forcé n’est pas possible", a indiqué le responsable européen, en soulignant la "volatilité de la situation" en Syrie.