"Nous sommes totalement épuisés par ce procès et cette énergie qu’il a fallu mettre et qu'il faut encore mettre", a affirmé en ouverture de sa plaidoirie Me Guillaume De Palma.
Agé de 26 à 74 ans et issus de tous milieux sociaux, 51 hommes sont jugés depuis le 2 septembre à Avignon pour viols aggravés ou agression sexuelle sur Gisèle Pelicot, 72 ans, droguée par son désormais ex-mari, Dominique Pelicot, qui recrutait ces inconnus sur internet et les invitait au domicile familial puis photographiait et filmait méticuleusement les actes sexuels.
"Je tiens à saluer la tenue exceptionnelle de ce procès avec une organisation qui n’a jamais failli sur plusieurs mois avec 51 accusés. A-t-on déjà vu pareille situation ?", a salué Me De Palma qui, jusqu'à présent, a demandé l'acquittement pour quatre de ses six clients.
Concernant le profil des accusés, l'avocat a expliqué qu'ils "ne sont pas du 16e (arrondissement chic de Paris), ce sont des hommes simples: l’un transportait des déchets et sa maîtresse d’école disait que sa place était dans la poubelle".
"Passeront-ils Noël en prison ? Pâques en enfer ou septembre au balcon ? Le méritent-ils ? Non: ils n’ont jamais eu l’intention de commettre un viol à Mazan. Ils ne savaient pas que madame Gisèle Pelicot était droguée".
A l'inverse, lors de son réquisitoire, l'avocate générale Laure Chabaud avait souligné l'absence de consentement de Gisèle Pelicot, martelant: "On ne peut plus en 2024 dire: +Puisqu'elle n'a rien dit, elle était d'accord+, c'est d'un autre âge".
L'accusation avait requis de 10 à 20 ans de prison contre 50 accusés poursuivis pour viols aggravés et quatre ans de prison contre un dernier, poursuivi pour "attouchements" sur Gisèle Pelicot.
Une fois les plaidoiries de la défense terminées vendredi, le président de la cour, Roger Arata, devrait suspendre l'audience jusqu'à lundi matin où les 50 accusés -un dernier étant en fuite et jugé in abstentia- auront la possibilité de s'exprimer une dernière fois. La cour se retirera ensuite pour délibérer avant un verdict attendu le 19 ou le 20 décembre et la fin de ce procès devenu emblématique de la lutte contre les violences faites aux femmes.