C'est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le gouvernement Attal n'avait déjà pas duré longtemps, et voilà que Michel Barnier est renversé par une motion de censure trois mois après sa nomination. La crise n'en finit plus, la vie politique entre dans l'inédit.
La droite a les oreilles qui sifflent en ce moment. Et le vent vient du Rassemblement national. Cantonné à la marginalité des négociations depuis le vote de la censure, le parti d’extrême droite en a profité pour renouer avec sa fibre populiste. Et les partisans de cette stratégie en profitent pour s’attaquer de nouveau à la droite bourgeoise, plutôt bichonnée ces derniers mois. "La droite bourgeoise, ça ne pèse rien, tranche un député. Je les prends pour la réalité démographique qu’ils sont : c’est-à-dire rien. Le gros bourgeois est à la fois très bruyant et peu nombreux. Il faudrait que je songe à une métaphore animalière, une sorte de gros dindon solitaire…" La comparaison devrait plaire aux membres du Business Chinese Club, où Jordan Bardella est convié ce vendredi 13 décembre.
"Il est carré !" : Bruno Retailleau séduit jusqu’aux ministres Renaissance venus de la gauche, comme Agnès Pannier-Runachier. Les députés EPR apprécient aussi le ministre de l’Intérieur : "Il nous traite très bien, quand on pose une question, il nous répond toujours, c’est loin d’être le cas de tout le monde."
Le ministre de l’Intérieur a reçu à Beauvau le turbulent animateur d’Europe 1 vendredi 6 décembre. Si leur coup de foudre réciproque n’avait rien d’une évidence, il a pourtant eu lieu, Bruno Retailleau jugeant très pertinent le diagnostic de Cyril Hanouna sur la société française. Ce dernier a aussi semblé séduit par les idées et la fermeté affichées par le ministre. Au menu de la discussion également : une future interview du locataire de Beauvau.
Les remaniements ne sont plus ce qu’ils étaient : même les ministres qui les enchaînent ne sont pas au bout de leurs surprises. L’un d’eux se souvient de la constitution de l’équipe Barnier, en septembre : "On t’appelle individuellement pour te proposer un poste. A un moment, la lumière s’allume et là, tu découvres qui sont tes nouveaux copains !" C’est ainsi que certains membres de Renaissance se sont trouvés à côté d’élus LR qu’ils avaient longtemps combattus…
Les critiques se font rares à LFI, surtout depuis que Jean-Luc Mélenchon a décidé, cet été, de couper les têtes de François Ruffin, Clémentine Autain, Alexis Corbière et Raquel Garrido (les fameux purgés). Mais la stratégie tout feu tout flamme vers la présidentielle du chef et de ses chaouchs ne plaît pas à tous les députés LFI qui s’inquiètent du risque de cassure du Nouveau Front populaire. Une angoisse d’autant plus grande à mesure que les socialistes, qui ont décidé d’aller discuter avec Emmanuel Macron à l’Elysée, subissent les foudres des leaders de LFI. "Oui, les socialistes ont besoin de nous, mais il ne faut pas oublier qu’on a besoin d’eux aussi", s’est ainsi alarmé un Insoumis lors d’une réunion en présence de la direction du mouvement de Mélenchon. Silence dans les rangs.
Edouard Balladur a convaincu le Conseil d’Etat de nommer sa bibliothèque "Georges Pompidou". Le vote unanime s’est déroulé en présence de Michel Barnier, Laurent Fabius, Edouard Philippe, Alain Juppé et sous la présidence du vice-président du Conseil d’Etat, Didier Roland Tabuteau.