Depuis le début de l’été, Cali enchaîne les dates. Programmé dans plusieurs dizaines de festivals, celui qui s’est fait connaître il y a vingt ans avec C’est quand le bonheur ? ou encore Elle m’a dit, sera sur la scène de Montlu’Sounds ce vendredi 30 août à partir de 20 h 30.
Vous avez sorti il y a peu l’album 20 ans d’amour parfait. Pourquoi revisiter ainsi votre premier album L’amour parfait ?
C’était essentiel pour moi. L’amour parfait (sur lequel figure notamment C’est quand le bonheur ? et Elle m’a dit, NDLR) est arrivé il y a vingt ans. Depuis, je le considère comme mon album trèfle à quatre feuilles.
C’est celui qui m’a permis de voir le monde, de partir de ma Catalogne, de croiser l’amour, les gens, de faire des concerts dans différents pays…
Ces chansons sont comme des amantes pour la vie. Je voulais donc honorer ce disque-là en reprenant les chansons en duo avec des artistes qui m’ont inspiré et qui m’inspire toujours.
Vingt ans après ce premier album, quel regard portez-vous sur votre parcours ?
C’est une folie qui est arrivée après un drame amoureux. On m’a quitté et j’étais tellement triste que j’ai écrit des chansons pour me sauver. Ces chansons ont touché beaucoup de gens et ça m’a permis de toucher les étoiles. Ces vingt ans sont finalement très vite passés. J’ai vieilli mais je suis toujours aussi fou et toujours aussi jeune dans ma tête.
Justement, sur scène, vous dégagez une énergie folle. Comment faites-vous pour vous donner autant concert après concert ?
J’ai la chance d’avoir une équipe et des musiciens exceptionnels. Je le réalise tous les soirs. J’ai quand même avec moi le guitariste de Mylène Farmer, le bassiste qui joue avec Pete Doherty, un clavier qui joue avec les meilleurs rappeurs du monde… Ce sont des gens que j’adore. Et il faut honorer tout ça.
Chaque concert est différent. Je me dis toujours que ce serait terrible de ne pas tout donner et de rendre mon dernier souffle le lendemain. Ce serait une éternité à garder ce remord-là. Alors, je donne tout.
Est-ce que les concerts en festival sont différents pour vous des concerts classiques ?
Oui. J’ai passé l’hiver et le printemps avec un pianiste anglais - Steve Nieve, qui est le pianiste d’Elvis Costello, qui a joué avec Jagger, Bowie… - à reprendre tout l’album L’amour parfait en piano voix.
Et là, cet été, je fais une cinquantaine de festivals avec un groupe très rock, qui part dans tous les sens, avec beaucoup d’improvisation. Donc oui, c’est différent.
J’adore les festivals, on y croise d’autres artistes, des gens qui ne viennent pas spécialement pour nous voir. C’est un partage de cultures et de générations. Et le but du jeu pour moi, c’est d’arrêter le temps pendant le temps qu’on nous laisse. Le temps s’arrête. On ne pense qu’à se prendre dans les bras, rigoler, faire la fête.
Une "performance collective"À quoi doivent s’attendre les personnes qui vous verront à Montluçon vendredi ?
À beaucoup d’énergie, à une performance qu’on n’aura pas faite la veille, qu’on fera à Montluçon pour Montluçon. Ce sera plutôt une performance collective. Il n’y a pas de quatrième mur. Les gens qui veulent monter sur scène pour chanter viennent chanter… On vit le moment présent sans regarder derrière ni devant. Avec l’envie que ce soit un bordel magnifique où on s’amuse tous.
Une artiste montluçonnaise, Morgane Lavoine (alias Enioval), fera votre première partie…
Oui. En général, il n’y a pas de première partie mais, là, on m’a posé la question. J’ai écouté ce que fait cette artiste et j’ai trouvé ça super. Donc, je suis ravi, on va partager et si jamais elle a envie de chanter avec nous après, ce sera avec plaisir.
Il y a des années, j’ai eu la chance de pouvoir jouer avant d’autres chanteurs qui étaient plus connus. Ça m’a beaucoup aidé. J’adore le faire à mon tour.
Ce sont des expériences, de notre côté, qu’il ne faut pas rater. C’est important. Il y a quelques années par exemple, j’ai fait jouer Bigflo et Oli avant moi. Il y a eu Izïa Higelin aussi. C’est exceptionnel ! C’est génial de se dire qu’on était là, qu’on les a vus éclore, et que maintenant ils cassent tout, partout. On est très fiers de tout ça.
Propos recueillis par Laura Morel