« Je devais apporter des précisions. » C’est l’axe de défense du prévenu qui s’est présenté ce jeudi 2 mai, devant le tribunal correctionnel de Brive, pour répondre de harcèlement sur son ex-conjointe. « ‘‘Harcèlement’’, le mot est un peu fort pour des SMS, auquel on n’est pas obligé de répondre », regrette-t-il. Sauf que ce quadragénaire, en état de récidive, en avait envoyé pas moins de 1.015 entre la fin du mois de décembre et le début du mois de février.
Des échanges, alors qu’il avait interdiction d’entrer en contact avec la victime, la mère de son enfant. « L’un de ces messages parle de coquille d’œuf cosmique », note la présidente du tribunal. « Vous ne pouvez pas prendre un message comme ça et le sortir. Quand vous lisez tout, c’est parfaitement cohérent », s’est offusqué le prévenu, qui a toutefois dispensé le tribunal d’une démonstration.
« Je ne peux rien vous dire »« Je l’ai fait dans son intérêt, mais je ne peux rien vous dire », s’est-il contenté d’expliquer au tribunal. De son point de vue, la juge n’avait certainement par les capacités de comprendre le fond du problème. Et à n’en pas douter, le journaliste présent à l’audience non plus. « On n’a pas le niveau intellectuel de comprendre, a ironisé Émilie Lasbats pour le parquet. Par contre, on a le niveau pour dire quand un harcèlement est caractérisé, et que les conditions de vie de la victime se dégradent. Elle subit le comportement du prévenu qui, persuadé qu’il est dans son bon droit, se dit victime d’une persécution judiciaire. », déplore la magistrate.
Très terre à terre, le tribunal a condamné le prévenu à six mois de prison ferme. Ce dernier, n’a pu entendre sa condamnation, la présidente du tribunal ayant été contrainte de l’exclure du tribunal à cause de ses prises de parole intempestives.
Pierre Vignaud
