Les échanges ont été tendus vendredi 26 avril à la salle des fêtes des Garniers. Le maire de Thiers, Stéphane Rodier, tenait une réunion publique pour répondre aux questions des administrés. Dès les premières minutes, le dossier de l’avenir de l’école du village a été mis sur la table. Depuis quelques semaines, l’inquiétude monte suite aux annonces de la majorité lors des derniers conseils municipaux. Au cœur des préoccupations, le projet de la future cité éducative George-Sand.
Vers un référendum??Un projet qui vise à regrouper deux écoles après une rénovation dont le coût s’élève à 10 millions d’euros.
"Nous sommes dans une ville avec huit groupes scolaires. À Riom ou Cournon, ils sont à trois ou quatre. Nous avons beaucoup de groupes scolaires en mauvais état, alors que nous pourrions avoir des établissements de meilleure qualité, mais moins nombreux."
La volonté affichée par la municipalité est donc de fermer une école sur deux dans les prochaines années. "Et l’école des Garniers est dans le lot??", interrogeait un riverain.
"Ce n’est pas quelque chose qui va se faire en un claquement de doigts. Le temps de refaire l’école George-Sand ça va prendre trois ans", a tenté d’expliquer le maire avant d’être interrompu.
"Justement, nous avons un petit problème démocratique avec ça. Ce n’était pas dans votre programme. C’est quelque chose qui va impacter l’avenir de la ville pour longtemps. On parle de fermer trois ou quatre groupes scolaires. Je pense qu’il faut que la ville soit consultée. Il faut un référendum."
Et le maire de lui répondre : "Il y aura des élections entre-temps. Les Thiernois auront l’occasion de dire s’ils souhaitent aller dans cette direction ou non."
Mais les participants à cette réunion ne comptaient pas en rester là et apportaient des contre-arguments. "Vous avez voté le budget de 10 millions d’euros. Avec vos projets, la ville est endettée à hauteur de 35 millions. C’est un peu trop", lançait un riverain. "Une école sur Issoire, c’est 13 millions d’euros. Nous, on aura un établissement avec une école, une crèche et un équipement sportif", avançait l’édile.
Et la joute verbale de se poursuivre. "Les parents vont emmener les enfants des Garniers, de la Vidalie, dans le haut de Thiers. Comment on va faire avec toutes ces voitures??", renchérissait son contradicteur. "Qu’est-ce que vous préférez, vous déplacer en voiture pour emmener les enfants ou avoir des problèmes parce qu’il y aura un toit qui va leur tomber sur les genoux??", rétorquait Stéphane Rodier. C’est alors qu’Irène tentait d’apaiser le débat.
"J’ai une question un peu utopiste. N’y a-t-il pas la possibilité de prévoir un budget sur le long terme pour rénover toutes ces écoles en mauvais état et tenter de les maintenir??"
Et le maire de reconnaître l’intérêt de la question, mais de rappeler aussi les difficultés financières de la ville de Thiers. "Pour rénover et conserver les écoles, il faut en avoir les moyens. On a besoin de retrouver des marges de manœuvre. Nous avons fait un effort en supprimant 23 équivalents temps plein, soit 1,2 million d’euros. Mais la somme de toutes les écoles sera beaucoup trop importante par rapport à trois ou quatre écoles."
L’école des Garniers concernée??Visiblement résignée, une autre habitante tentait de savoir ce qu’il allait advenir concrètement. "Si on réfléchit bien : George-Sand est rénovée, elle reste. Émile-Zola, il y a la cantine, elle reste. Le Moutier, elle a été rénovée, elle reste. La Vidalie et Turelet, on sait que ça ferme. Quid maintenant entre Le Fau et Les Garniers??" Mais le maire ne confirmait toujours rien : "À ce stade, nous n’avons pas encore tranché. Nous n’avons pas les moyens d’avoir une vision sur le long terme. Ça dépendra des populations. Il faudra retravailler progressivement la carte scolaire."
Le budget 2024 de la Ville de Thiers a été voté malgré des inquiétudes
Suite à ces échanges, l’inquiétude des familles demeure. Des réunions entre parents d’élèves devraient avoir lieu prochainement. Une pétition devrait être lancée pour sensibiliser la population thiernoise sur ce projet.
Thomas Loret
