C'est une bataille qui s'était engagée il y a un peu moins de deux ans et que vient de trancher le Conseil d'État. L'institution publique vient de valider l'emplacement de la bataille de Gergovie établi par un décret du ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires en août 2022, contesté par un gestionnaire de sites patrimoniaux.
Ce texte du 30 août 2022 officialisait le classement de l'ensemble formé par le site de la bataille de Gergovie, les oppida arvernes de Corent, Gergovie et Gondole ainsi que les camps de César, dont les vestiges sont situés sur 14 communes du Puy-de-Dôme (Authezat, Chanonat, Corent, La Roche-Blanche, La Roche-Noire, La Sauvetat, Le Cendre, Le Crest, Les Martres-de-Veyre, Orcet, Pérignat-lès-Sarliève, Romagnat, Tallende et Veyre-Monton).
PérimètreLes requérants, Kléber Rossillon, gestionnaire de sites patrimoniaux, et Marie-Jeanne Ettori, contestaient le périmètre choisi par l'État, et affirmaient que l'affrontement avait eu lieu sur un site distinct, les Côtes de Clermont, où Kléber Rossillon possède une parcelle.
Dans sa décision, le Conseil d'État estime que les données historiques et archéologiques ne font plus sérieusement débat au sein de la communauté scientifique. « Ça entérine un fait », estime Daniel Leguet, le président de l'Association du site de Gergovie (ASG), tout aussi « content » que « paisible » après cette décision du Conseil d'État.
Une fin positive qu'espérait Frédéric Nancel, le directeur du Musée de Gergovie :
On était rassuré, mais le fait que le recours ait été rejeté par le Conseil d’État, on est encore plus rassuré. Parce que ce sont des vieux combats "d’église", je ne sais pas si on peut dire ça, mais en tout cas, on est rassuré.
Continuer le travailLe message qu'il veut avant tout faire passer, c'est que le travail doit continuer avec tout le monde. Au milieu, « le Musée de Gergovie gère et développe toute cette histoire de la civilisation arverne, et, au-delà, de la civilisation gauloise et toute cette richesse du patrimoine. »
« On est aussi au cœur d’un grand projet de territoire avec la Région, le Département du Puy-de-Dôme, la métropole, la communauté de communes, les villes », poursuit Frédéric Nancel.
C’est un vrai grand projet d’aménagement de territoire qui est sur deux pieds. Le premier, c’est l’environnement et la démarche de label Grand site de France, donc c’est pour ça que ce classement qu’a fait l’État était très important. Le deuxième pied, c’est justement la valorisation de cette histoire incroyable dans notre région de l’histoire gauloise, du peuple arverne et qui s'étend sur un vaste territoire.
Et le Musée de Gergovie joue ici le rôle de fer de lance de cette histoire arverne sur la région de Clermont-Ferrand avec les oppida Gergovie, Corent, Gondole, les camps romains et même jusqu’à Lezoux.
« Le territoire est tellement riche »Frédéric Nancel salue par ailleurs les derniers mots de la décision du Conseil d'État rappelant que ce décret ne fait en rien obstacle à de nouveaux travaux de recherche organisés sur le site des Côtes de Clermont. D'autant que « le territoire est tellement riche », abonde le directeur du Musée. « Cela ne veut en effet pas dire qu'il n'y a pas des choses à découvrir », approuve Daniel Leguet.
« Notre message, c'est qu'on est là pour fédérer, pour mettre en avant, mettre en valeur et qu’on va tous travailler ensemble, appuie Frédéric Nancel. Ce qu’il faut voir avec recul dans notre beau territoire, c’est que c’est unique en Europe cette richesse archéologique, historique et aussi environnementale. Il faut continuer partout, pas uniquement chez nous, mais aussi sur les Côtes de Clermont comme sur Chanturgue et aux alentours. Il y a sûrement des choses à faire et c’est une bonne chose. »
Sans oublier un dossier à continuer de pousser prioritairement : la quête du label grand site.
C'est vrai que le site n’aurait pas été classé, on n'aurait pas pu se dire on va faire cette démarche de label Grand site de France. Maintenant, on y va quoi !
Gaëlle Chazal
