Assis en tailleur, Hakon Haraldsson joue à un jeu vidéo, manette virtuelle entre les mains, pour célébrer son but victorieux face aux ultras lillois au Stade Pierre-Mauroy. Dans l'enceinte de la banlieue lilloise en liesse, le milieu offensif vient de donner la victoire à son club (3-2), et un avenir européen, selon toutes vraisemblances.
L'Islandais de 21 ans n'avait pourtant touché le ballon qu'une fois, pour le récupérer dans son camp, avant d'enclencher cette belle frappe flottante, une minute après son entrée en jeu. Changement gagnant.
Quelques jours plus tôt, il avait déjà inscrit un but lors de la victoire face à Brest (3-1), pour fêter sa première titularisation après deux mois et demi d'absence en raison d'une blessure à un pied.
"Deux buts en deux matches, c'est super, je suis très content, commente-t-il sobrement. J'étais absent longtemps, donc je suis très content de donner quelque chose à l'équipe."
"Il a eu cette période difficile où il était éloigné des terrains, en revenant, il avait cette envie de montrer à tout le monde qu'il était là", souligne le défenseur Bafodé Diakité.
Six mois "d'acclimatation"
Cette blessure, intervenue alors qu'il était avec sa sélection, avait brutalement interrompu sa progression constante en 2024 au sein du club nordiste, après une première partie de saison difficile dans la foulée de son arrivée à l'été 2023. "On n'est pas tous pareils par rapport à cette période d'acclimatation, rappelle Diakité. Il y a des joueurs pour qui ça prend plus de temps, pour lui ç'a été le cas. Maintenant, il se sent bien."
C'est tout le Losc qui bénéficie de l'épanouissement d'un joueur "timide" en apparence, mais "bon blagueur" en réalité dans le groupe lillois, selon Bafodé Diakité.
En match, l'ancien joueur du FC Copenhague fait admirer sa technique soyeuse et son sens du jeu. "La plupart des gens qui connaissent le foot sentent, par rapport à son toucher, qu'il a ce truc, il sent le football, affirme Diakité. Il suffit qu'il soit dans de bonnes conditions pour qu'il exploite son potentiel à fond."
"À l'aise à tous les postes"
Elles sont souvent réunies dans la mesure où le joueur au gabarit modeste (1,78 m), quoiqu'il ait pris du muscle lors de ses six premiers mois dans le Nord, est très polyvalent, pour le plus grand bonheur de son entraîneur Bruno Genesio.
"Je le trouve à l'aise quasiment à tous les postes auxquels il évolue, se réjouit le technicien de 58 ans. On a longtemps cru que c'était à gauche qu'il était le plus à l'aise, on a vu qu'à droite, c'était pas mal non plus. Il est à l'aise lorsqu'il joue derrière l'attaquant. Il a été très à l'aise avant sa blessure dans une position un peu plus reculée, avec Benjamin André. C'est un vrai atout d'avoir ce genre de joueurs dans un groupe."
Difficile, donc, de deviner où Haraldsson jouera contre Marseille dans ce choc du haut de tableau entre le club phocéen, 2e (29 points), et les Dogues, 4e (26 points), même si ses qualités naturelles semblent le porter davantage vers le poste de meneur de jeu.
"C'est un joueur très intelligent (...) qui a une capacité technique au-dessus de la moyenne dans ses enchaînements, ses passes et qui a à la fois un gros volume de jeu et une faculté à amener des courses verticales même si ce n'est pas le joueur le plus rapide de l'effectif", énumère Bruno Genesio.
De quoi postuler rapidement à une place de titulaire au sein du onze lillois.