C'est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le gouvernement Attal est déjà tombé, les élections européennes sont à peine terminées que le président décide de convoquer des élections législatives. Avec le résultat qu’on connaît… Et quelque soixante jours plus tard, voici Michel Barnier à Matignon. Pour combien de temps ?
La guerre de succession a commencé. Anne Hidalgo, qui a annoncé au Monde ne pas se représenter pour un troisième mandat de maire de Paris, a désigné son successeur : le sénateur Rémi Féraud, l’un de ses porte-flingues. Hors de question qu’il en soit autrement. Son premier adjoint Emmanuel Grégoire, qui s’est annoncé candidat le 18 novembre, n’a plus les faveurs d’Hidalgo depuis des mois et des mois. Le malheureux avait osé dire en 2020 dans un entretien à M, le magazine du Monde, qu’il avait "envie" de devenir maire de Paris un de ces jours. Un crime qui jamais ne fut pardonné. Lundi 25 novembre, veille du renoncement, lors du déjeuner autour d’Anne Hidalgo qui regroupait ses maires d’arrondissement, celle-ci a mis la pression sur ces derniers pour qu’ils soutiennent son poulain Feraud plutôt que Grégoire. "La consigne était aussi menaçante que claire comme de l’eau de roche. On a le pistolet sur la tempe", raconte un convive qui assure : "Je laisse passer l’orage, puis je soutiendrai Emmanuel comme beaucoup d’autres de mes camarades maires d’arrondissement." Quand le chat n’est pas là…
Avant sa sortie de scène publique, Anne Hidalgo n’a pas oublié de remercier ses plus fidèles soldats. Hier pressentie comme héritière - avant que Rémi Féraud ne soit finalement désigné - l’adjointe PS à la mairie de Paris Lamia El Araaje devrait ainsi être nommée à la présidence du conseil d’administration du palais omnisport de Paris Bercy qui gère les grands lieux du sport et de la musique dans la capitale (Accor Arena, Adidas Arena et Bataclan).
A la fin de leur long entretien lundi 25 novembre, Michel Barnier, qui était entouré de la ministre chargée des Relations avec le Parlement Nathalie Delattre et de trois conseillers, a demandé à voir Marine Le Pen, venue en compagnie du député Jean-Philippe Tanguy, en tête-à-tête. Les deux responsables se sont alors isolés pendant cinq minutes.
Alors que Michel Barnier quittait le plateau de TF1 où il venait de donner une interview au 20 Heures, mardi 26 novembre, le chef de file des députés PS Boris Vallaud croise Elisabeth Borne dans les couloirs de l’Assemblée nationale. La conversation s’engage sur le budget avant que Gabriel Attal ne débarque à la hâte. Ignorant le socialiste, il s’adresse à celle qui fut Première ministre juste avant lui d'un air étonné : "T’as entendu Barnier ? Il veut faire des économies sur les moyens des anciens Premiers ministres !"
Deux présidents côte-à-côte au Stade de France. Le 14 novembre, le match France-Israël est soporifique au point que François Hollande et Nicolas Sarkozy commencent à échanger des blagues, pour le plaisir des spectateurs alentour. Entre les deux adversaires d’hier, l’humour est taquin, mais les rires de bon cœur. Et Sarkozy de clamer à la cantonade : "Le match est nul, mais je me serai fait un copain !" A cinq minutes de la fin, il s’éclipse et enjoint son successeur à le suivre : "Tu viens, François ?" Hollande fait mine de lui emboîter le pas… pour se rasseoir aussitôt près d’Emmanuel Macron. "Lâcheur !", lance Sarkozy. Il en faudra un peu plus pour en faire des frères d’armes.
"On va prendre de vitesse Bruno Retailleau, qui fait du vent avec ses bras mais agit peu" : c’est un proche de Gabriel Attal qui le dit, le groupe EPR ne va pas rester inerte sur le terrain régalien. Deux initiatives sont prévues : en janvier, les députés EPR vont demander une évaluation de la loi de 2021 sur le séparatisme ; l’ancien Premier ministre va effectuer une tournée européenne sur le thème de l’immigration et profiter de son statut pour avoir plusieurs rencontres de haut niveau.
Nicolas Daragon, le ministre délégué chargé de la Sécurité au quotidien, qui veut conclure un Beauvau de la police municipale d’ici au 31 mars 2025, a eu la surprise d’avoir une demande de rendez-vous émanant d’Eric Piolle. Le maire écologiste de Grenoble est souvent critiqué pour la manière dont il affronte les problèmes d'insécurité dans sa commune. Les deux hommes se connaissent, étant élus de la même région - Daragon, proche de Laurent Wauquiez, est resté maire de Valence en entrant au gouvernement.