D’après les statistiques douanières publiées le 5 juillet, le redressement de la balance commerciale a été stoppé en mai, tandis que les chiffres du premier trimestre 2024 confirment un recul du nombre d’exportateurs.
Le commerce extérieur de la France est en petite forme, les chiffres mensuels des échanges de biens du mois de mai publiés par la Douane le 5 juillet le confirment.
Le solde commercial (FAB/FAB) a continué à se dégrader au mois de mai, à -7,8 milliards d’euros (Md EUR). Les importations ont progressé de 0,3 Md EUR (58,4 Md EUR) alors que les exportations ont reculé de 0,5 Md EUR (50,6 Md EUR).
Dans le détail (en CAF/FAB), si le solde énergétique mensuel s’améliore légèrement, il reste déficitaire à -5,5 Md, tandis que le solde hors énergie se dégrade à -4,2 Md EUR (soit -1 Md par rapport à avril), tiré par le creusement du déficit des produits manufacturés (à -4,3 Md EUR). Seuls les produits agricoles restant légèrement excédentaires (+0,1 Md).
Sur un an, le déficit commercial cumulé (FAB/FAB) cesse de s’améliorer mais se stabilise après 18 derniers mois d’amélioration, pour s’établir à – 85,9 Md EUR à fin mai (–162,3 Md EUR fin décembre 2022, en pleine crise énergétique).
Recul du nombre d’exportateurs au T1 2024
Mais une autre tendance est plutôt négative : le recul du nombre d’exportateurs, qui avait fortement progressé en 2022, alimentant un certain optimisme sur les chances de retour d’une dynamique exportatrice portée par les entreprises, notamment les PME. La baisse, amorcée en 2023, se poursuit donc début 2024.
D’après une note statistique de la Douane pour le 1er trimestre (T1) 2024, le nombre total d’exportateurs s’établit à 141 700, en baisse de 5 200 unités par rapport au T1 2023 et de 2 000 unités par rapport au T4 2023. La Douane comptabilise, au T1 2024, 11 400 exportateurs « entrants », pour 13 100 « sortants ».
Cet indicateur est sensible au regard de l’objectif fixé par les précédents gouvernements (Borne puis Attal) d’atteindre les 200 000 exportateurs d’ici à 2030. La tendance baissière est tirée par les exportateurs « résidents » (-5 400 par rapport au T1 2023, à 125 400) alors que les « non-résidents » (non immatriculés en France) sont relativement stables (+100 par rapport au T1 2023), à 16 200.
Ce recul du nombre d’opérateurs exportateurs est assez généralisé, touchant tous les secteurs et catégories d’entreprises, tout en étant assez marquée dans les TPE et PME : au T1 2024, les moins de 20 salariés perdent 4 500 exportateurs par rapport au T1 2023, à 95 000 unités, tandis que les 20-250 salariés reculent de 800 opérateurs, à 26 600 unités. Sur la même période, les grandes entreprises de plus de 250 salariés résistent mieux, reculant de 100 unités seulement, à 3800 au T1 2024.
Par secteurs, le commerce et les services enregistrent les baisses d’effectif les plus marquées avec respectivement – 1800 (à 55 600 au T1 2024) et – 2000 (à 23 300) unités par rapport au T1 2023. Sur la même période, l’agriculture perd 900 opérateurs (à 13 200 au T1 2024), l’industrie 600 (à 30 600), la construction 200 (à 2 400) et les services 200 (à 23 300).
Reste à savoir si cette tendance est conjoncturelle ou structurelle.
A suivre…
Christine Gilguy
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