Ambiance surchauffée jeudi 27 juin à Tulle, où le peuple de gauche est venu applaudir le « candidat-président » surprise de ces élections législatives sur la première circonscription de Tulle-Ussel.
François Hollande, candidat du NFP, a prévenu : « Je ne viens pas ici prendre un bain de jouvence », soulignant avec humour le côté inattendu de se retrouver sur une estrade pour récupérer un mandat déjà exercé durant 20 ans. « Si je suis là, c’est que l’heure est grave », a-t-il répété.
Il a remercié ses alliés Pauline Dumas, Nicolas Marlin, Hervé Longy, représentants des composantes LFI, PC et EELV qui s’étaient préalablement exprimés, entre soutien assumé et mises en garde sur leurs attentes respectives… cette alliance ne coulant pas de source, il y a quelques semaines encore.
Bernard Combes, maire de Tulle, François Hollande, candidat et Philippe Brugère, son suppléant.
Seule alternative au RN« Nous avions besoin de l’union de la gauche, de toute la gauche, de celle qui permet les victoires et qui peut autoriser le barrage quand il est nécessaire », a justifié le candidat du Nouveau Front populaire.
La gauche comme seule alternative au Rassemblement national « alors que la majorité présidentielle a été assommée par son créateur ». Et l’ancien président d’égratigner Les Républicains dont le président (Éric Ciotti, NDLR) « est parti avec les clés ». Bien sûr, les deux sortants corréziens LR, Francis Dubois et Frédériue Meunier ne sont pas oubliés. « Ils ne savent plus à quel groupe se rassembler. Il s’en crée un nouveau chaque jour aux LR ! ». Il est loin le temps où Jacques Chirac avait créé le RPR, « mais ça avait un sens… ».
Alors cette candidature, oui, face à la déliquescence politique, à la menace du RN qui plane, « il ne restait qu’une digue possible, la gauche ».
"C'était mon devoir"Mais quid des difficultés ? Le candidat se veut rassurant pour la suite et assure que l'union devra perdurer.
Nul n’ignore les divergences qui nous ont séparés, ni même les ressentiments, mais il n’y a pas d’autres issues que de créer un esprit collectif.
Se présenter, « c’était mon devoir », a souligné le président, poussé dans ce choix par son ami Bernard Combes, maire de Tulle qui aurait pu prétendre à l'investiture.
Voilà pour le pourquoi. Sur le comment, l’ancien président qui rêve de redevenir député, a balayé les grands thèmes : retraite, pouvoir d’achat, services publics. « Il faut assurer l’accès aux soins pour tous mais, dans la réalité, on ne trouve pas de médecin. Cela crée la colère… ».
Pour autant, à ceux qui lui disent qu’ils vont essayer le RN, il leur rétorque : « Et vous, dans votre vie privée, vous avez tout essayé ? Tous les produits, toutes les sensations ? On n’a pas à tout essayer ».
Rendez-vous dimanche 30 juin.
Les sympathisants de gauche fidèles à l'ancien président
Soutien des Progressistes. François Hollande peut compter sur le soutien de la Fédération progressiste et des personnalités sociales-démocrates qui estiment dans un communiqué que "le président Hollande est le mieux placé pour remporter la 1re circonscription de Corrèze contre le Rassemblement national. Nous soutenons sans réserve sa candidature ainsi que celles de tous les candidats sociaux-démocrates opposés à la droite et l'extrême-droite". Ce soutien est notamment signé de François Rebsamen, maire de Dijon et président de la Fédération progressiste, Jean-Yves Le Drian, vice-président et André Vallini, ancien ministre.
Laetitia Soulier, photos Stéphanie Para.