« Beaucoup de personnes des environs vivant dans de petits logements comptent sur nous lorsqu’ils ont de la famille qui leur rend visite. La semaine dernière, par exemple, j’ai eu quatre chalets réservés en même temps. L’un pour une cousinade et l’autre pour un baptême », cite Olivia Hart-Hughes, qui gère le camping des Trois Chênes depuis 2019, pour le compte de la municipalité d’Ambert. La partie locative de 18 chalets reste disponible toute l’année, comme à Cournon-d’Auvergne. Ce dernier emploie, en plus de ses quatre agents, sept saisonniers pour la période estivale.
Le reste du temps, « les frais fixes ne sont pas très importants donc on s’y retrouve financièrement. C’est la clientèle professionnelle qui nous fait vivre toute l’année. Il y a des événements comme le Sommet de l’élevage qui nous permettent de bien tourner, d’autant que l’offre hôtelière est restreinte pour une commune de 20.000 habitants comme la nôtre. Lorsqu’il y a eu le chantier de l’A75 en 2 x 3 voies, nous avons eu beaucoup d’entreprises », indique-t-on à la Ville de Cournon.
Un bon taux de remplissage cet automneÀ Murat-le-Quaire, le camping municipal des Couderts accueille également des curistes et des touristes, du 1er janvier au 31 décembre. « On a déjà des réservations pour Noël et ça commence pour les vacances de février. Entre les deux, c’est plus calme, c’est sûr », note Marie-Laure Brugière, la gérante. Cette année, la saison a été prolongée de quinze jours supplémentaires avec l’exceptionnelle douceur de l’automne. La responsable observe :
On a eu beaucoup de monde avec la moitié des chalets louée en octobre et des demandes pour la partie camping également.
Cette dernière ferme en hiver avec la baisse des températures, qui interroge les gestionnaires. L’électricité, que ce soit pour se chauffer avec les radiateurs ou pour se rafraîchir l’été avec la climatisation, se paie au forfait dans les campings. Alors que les tarifs explosent, comment amortir les équipements ?
Aux Couderts, « on n’a pas la climatisation mais on a la chance d’être en altitude donc on peut encore ouvrir la fenêtre l’été quand il fait chaud », sourit Marie-Laure Brugière, la responsable. Pour mieux passer l’hiver en revanche, la structure cherche à se moderniser. Deux chalets viennent d’être isolés. Il n’y a pas de compteur individuel mais « ce sera peut être amené à changer avec la hausse du prix de l’énergie. Des réflexions sont en cours pour les vacances de février, avec un forfait supplémentaire pour amortir la hausse des tarifs », détaille-t-elle.
Le photovoltaïque comme solutionÀ Cournon-d’Auvergne, la Ville projette de tripler la surface de photovoltaïque autour du plan d’eau, dans le cadre d’un plan de sobriété qualifié de sans précédent pour la commune de 20.000 habitants. « Cela permettrait d’avoir de l’électricité en autoconsommation pour le camping et donc de faire diminuer la facture. Cela doit faire l’objet d’une convention avec Enedis », indique la municipalité. Le toit de la salle polyvalente est déjà équipé de 600 mètres carrés de panneaux solaires dédiés à cette consommation directe.
Les prix des locations pourraient toutefois être revus – ils sont votés d’une année sur l’autre en conseil municipal – tandis que d’autres structures cherchent de nouvelles pistes pour économiser et rentabiliser davantage leurs équipements. Celle de renoncer à l’ouverture en basse saison peut être une option, la majorité des campings, y compris municipaux, étant déjà fermés l’hiver.
Marielle Bastide