Johnny T, 38 ans, ne sera pas jugé devant une cour d'assises pour le meurtre de Thierry Gaillard, 45 ans, en janvier 2019 à Issoire. Il a en effet été déclaré, comme l'avait requis l'avocat général, pénalement irresponsable par les magistrats de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Riom mardi 18 mai.
Abolition du discernementUne décision qui va dans le sens des conclusions des quatre experts psychiatres qui avaient conclu à l'abolition du discernement du suspect au moment des faits. L'un des médecins, entendu lors des débats devant la chambre de l'instruction le 4 mai dernier, avait indiqué que Johnny T., diagnostiqué schizophrène en 2012, "était sous l'empire d'une force ou d'une contrainte à laquelle il n'a pas pu résister". "Il ne comprend pas le sens de ce qu'il a fait", avait ajouté un autre expert. "Dans une tonalité persécutoire, il a senti qu'il devait tuer Thierry Gaillard".
Mis en examen pour meurtre et atteinte à l'intégrité d'un cadavre, Johnny T. a poignardé Thierry Gaillard. Un crime qu'il a soutenu avoir commis, durant l'enquête, le 7 janvier 2019, dans le studio de la victime, avenue de la Libération. Les deux hommes, toxicomanes, se connaissaient. Selon Johnny T., il aurait tué Thierry Gaillard car il aurait refusé de lui donner de l'argent pour acheter des stupéfiants.
Le corps de la victime démembréLe corps du quadragénaire a été ensuite démembré, découpé, dépecé, à l'aide probablement de la scie circulaire, de la scie à métaux et des couteaux ensanglantés retrouvés, en perquisition, à l'intérieur de l'appartement de Johnny T. dans le centre-ville d'Issoire. Des morceaux de cadavre que Johnny T. a jetés dans les canalisations de son logement, boulevard Albert-Buisson, obstruant celles du salon de coiffure situé sous l'appartement. C'est un plombier appelé par la coiffeuse pour déboucher les tuyaux, qui a découvert, le 10 janvier 2019, des os, de la chair et un liquide rouge, du sang.
Hospitalisé sous contrainteJohnny T. était jusqu’alors incarcéré en détention provisoire dans une unité de soins. Si l’irresponsabilité pénale empêche un procès et donc une condamnation, les magistrats de la chambre de l’instruction ont ordonné son hospitalisation complète sans consentement.
Leïla Aberkane