Selon les chiffres du dernier recensement, dans la période entre 2013 et 2018, la ville de Brive a perdu 164 habitants ( 0,35 %), alors que l’aire d’attraction de la cité gaillarde affiche une croissance démographique de 0,2 % par an.
Comment maintenir, voire renforcer les atouts de Brive et attirer de nouveaux habitants ?Dans son analyse des résultats du recensement, le maire de la cité gaillarde, Frédéric Soulier note tout d’abord que l’érosion démographique de Brive ne date pas d’hier, c’est une constante depuis 1975.
Frederic Soulier, photo stephanie para. En 1975, la population de Brive était au point le plus haut avec 51.828 habitants. En 45 ans, on a perdu 5.128 habitants. Ces habitants ont fait la croissance des communes périurbaines, au moins sur cette dernière décennie.
Pour le premier magistrat : « Dans ce cycle 2013 - 2018 cette baisse démographique est moins flagrante que dans le passé et l’attractivité de Brive reste intacte. La croissance de la population a d’abord profité aux communes du “grand Brive” : Malemort, Cosnac, Saint-Pantaléon-de-Larche, Ussac. Maintenant, elle profite clairement aux bourgs structurants comme Donzenac, Allassac ou celui d’Objat. Quand je regarde le solde entre les naissances et les décès à Brive, il est de 153 personnes, alors que dans le “grand Brive”, il est de + 1.401. Brive perd 164 habitants, mais le pays de Brive en gagne 2.843. Finalement, la démographie intrinsèque de la ville ne veut pas dire grand chose. »
L'optimisme pour les années à venirLe maire de Brive reste optimiste : « Tout ça me fait penser que la baisse de population de la ville centre rentre peut-être dans un point bas et dans une phase de résistance. J’espère qu’on continuera de récolter des fruits des politiques structurelles de la ville et de l’agglomération. Sur Brive, on mène un grand travail à travers les opérations Cœur de ville, et les outils de revitalisation du territoire. Il s’agit de la reconquête des logements vacants par leur transformation en locaux commerciaux et en logements. »
La fiscalité foncière continuera de baisserLa pression fiscale forte à Brive pousse certains à s’installer plutôt dans les communes autour de la ville centre, là où les impôts sont moins élevés.
L’équipe municipale de Frédéric Soulier en est consciente : « Depuis trois ans, on a déjà commencé petitement, mais sûrement à baisser les impôts fonciers, souligne le maire. Actuellement, on a un taux foncier de 35 points à Brive, alors que dans la moyenne des villes de cette taille, il est de 23. Douze points d’écart c’est beaucoup, mais, c’est un peu l’histoire de la ville.
Centre ville de Brive
Notre objectif est de descendre la fiscalité foncière en dessous de 30 points en dix ans.
L’emploi industriel est un indicateur d’attractivité« Sur les trois dernières années on a créé sur Brive Laroche autour de 500 emplois nouveaux. En face, on a vécu des sinistres avec des emplois perdus chez Anovo et Deshors Moulage. Pour autant, le solde est positif, résume l'édile. Il faut que la ville centre soit capable de garder le cap de la croissance. Une croissance qui n’est pas réservée à Brive et aux Brivistes, mais à tout le territoire du bassin ».
"Le XXIème siècle sera celui des villes moyennes"Frédéric Soulier le répète souvent. « Au XVIIIème siècle, c’était tout Paris, les XIXème et XXème siècle étaient ceux des capitales régionales. Le XXIème siècle sera celui des villes moyennes. Mais, nous pensons qu’on peut croître avec modération. La croissance à vil prix conduit à un moment à un étranglement, la difficulté de se loger et de se nourrir.
Chez nous, on dort bien, on mange bien, on travaille bien. Ce sont des notions sociétales fondamentalement modernes.
Il faut être attractif, capable d’attirer, mais, pour un territoire de vie pas une seule ville. Moi, je défends Brive parce que si Brive est faible, le reste du territoire le sera autant. » ?
Dragan PEROVIC